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Plaisir féminin, lâcher-prise et pleine conscience

Plaisir féminin, lâcher-prise et pleine conscience

Ce n’est aujourd’hui un mystère pour personne, l’organe du plaisir féminin n’est pas seulement le clitoris, mais également et d’une certaine manière le cerveau.

La stimulation mécanique du clitoris et des zones réputées érogènes est certes nécessaire à la montée du plaisir féminin, mais le cerveau a seul le pouvoir de décider de lui donner sa pleine ampleur ou au contraire de l’inhiber, voire la censurer totalement.

Mille choses positives ou négatives régulent en effet le désir, puis le plaisir, au niveau cérébral.

Les fans d’une star du rock ou du cinéma auront souvent activé au maximum leur désir avant sa rencontre. Et si par miracle elles la croisent un jour et ont un rapport amoureux avec ladite star, elles seront dans une disposition optima au plaisir. On peut également penser qu’une amoureuse qui retrouve la personne aimée après une longue absence sera mentalement réceptive aux caresses et la montée de son plaisir, à la stimulation de ses zones érogènes, sera optimale. De même manière, une vidéo porno, un film érotique (correspondant à la sensibilité et/ou à fantasmagorie du sujet) ou un rêve éveillé ou encore un fantasme, potentialisera l’effet des caresses, facilitant la montée du désir et garantissant une récompense sexuelle de bon niveau.

Pour certains sujets hyperesthésiques (généralement philocognitifs) la perception de messages chimiques (phéromones) émis par de potentiels partenaires placera leur cerveau reptilien en état de grande disposition au désir et au plaisir.

A l’inverse, une stimulation de la zone du clitoris et des zones érogènes – pourtant parfaite au plan technique – restera peu productive de plaisir (pas du tout productive de plaisir, voire insupportable).

  • Si le sujet manque de confiance en son image corporelle et/ou son potentiel érotique, s’il doute des sentiments de son partenaire, s’il a connu un épisode douloureux le privant temporairement ou plus durablement d’une sensibilité émotionnelle favorable ou si un traumatisme passé (deuil, viol, trahison amoureuse), ses valeurs et/ou sa morale personnelles lui interdisent le plaisir sensuel ;
  • Si cette stimulation sensorielle intervient dans des circonstances, un temps ou un lieu jugés inappropriés ou si la morale du sujet ou l’inconscient collectif (le regard des autres) inhibe la libido du sujet (par ex. pendant un repas familial, au travail, pendant la chute d’un avion en flammes, le matin plutôt que le soir…) ou si son cerveau est court-circuité par le stress ou l’injonction de performance (cf. article Histoire et Pleine conscience), voire en burnout ;
  • Et surtout si cette stimulation n’est pas opérée par une personne choisie et/ou agréée (consentement) ou par une personne aimée… mais disqualifiée par une trahison encore cuisante et non pardonnée (liste bien sûr non exhaustive).
    Je ne nomme pas seulement ici la stimulation physique des zones érogènes, mais de simples avances, opérées par des personnes jugées irrecevables(ou inconcevables) par le cerveau (par leur apparence physique, leur hygiène, leur genre, leur âge, leur statut social, leur violence, leur parenté, leur inconduite passée etc.).

Dans de telles conditions, toute stimulation physique, prétendue érotique, pourra même constituer même un véritable trauma et être ressentie comme une agression sexuelle ou un viol.

Le rôle du mental

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que le cerveau humain est d’une grande complexité et qu’il est couramment admis que ces hémisphères gauche et droit ont différentes spécialités. On présente souvent le cerveau gauche comme associé au langage, à la Loi, aux règles, aux mathématiques, à la science, au raisonnement logique et surtout à l’abstraction. C’est ainsi le cerveau gauche qui traite les infirmations passées de manière constructive pour en tirer ce qu’on appelle l’expérience et qui élabore les stratégies et les projets. De manière moins positive, on peut aussi dire que le cerveau gauche ressasse les échecs et s’angoisse de l’avenir et qu’il est en outre la cause de blocages émotionnels et de tabous parfois excessifs. Le cerveau droit, plutôt intuitif et émotionnel, est ce tout entier consacré à l’instant présent, au traitement des informations sensorielles immédiates (chaleur, humidité, douleur… plaisir etc.). Chez les individus dits « équilibrés », les deux hémisphères fonctionnent en harmonie et chez les personnes dites à haut potentiel intellectuel et/ou émotionnel) les échanges de l’un à l’autre sont fulgurants. Pour en revenir au processus de montée du désir (masculin autant que féminin, d’ailleurs), on comprend que la stimulations des zones érogènes qui pourraient n’être traitées que par le cerveau droit et aboutir à un orgasme garanti chez des êtres peu endoctrinés ou primitifs n’est pas si simple chez les sujets modernes, Chez eux, aux conditions particulières évoquées plus haut, s’ajoutent d’autres freins comme : la peur de la contagion, l’injonction de performance, le désir d’inscrire (et de légitimer) un plaisir immédiat en un projet de vie plus large et surtout une difficulté à s’en remettre à son cerveau droit pour s’abandonner au plaisir immédiat dans la pleine conscience de l’instant présent, tant le cerveau gauche s’est surdéveloppé chez certaines personnes, de manière permanente ou conjoncturelle (burnout par ex.).

Le fantasme érotique, pour sa part, qui favorise la montée du désir, est une construction mentale abstraite qui relève à ce titre du cerveau gauche. Il vient souvent au secours d’une montée du désir poussive et reste ainsi souvent nécessaire à l’atteinte du plaisir. Il ne doit toutefois pas capter toute l’attention du sujet qu’il pourrait couper de l’accès aux stimulations reçues par son cerveau droit, celui de l’ici et maintenant. A cet égard une question revient souvent : « Doit-on tenter de réaliser ses fantasmes ? ». Je pense quant à moi, que tout dépend de la complexité de leur mise en œuvre (ou en scène), de leur légalité, voire de leur dangerosité. J’entend s par légalité qu’ils ne doivent impliquer que des adultes dument éclairés et consentants. Mais un fantasme vécu a le mérite de pouvoir être ressenti en pleine conscience et non pas seulement virtuellement conçu, par un cerveau gauche en surchauffe qui aura souvent tendance à empiéter sur la plénitude de l’instant présent que seul autorise le cerveau droit (en de rares moments de grâce, malheureusement). Il n’est bien sûr pas aisé d’exposer ses fantasmes érotiques dans tous les cercles sociaux; ce qui fait que le fantasme reste le plus souvent virtuel, faute d’avoir rencontré les personnes qui aurait pu souhaiter le partager.

Retrouver un équilibre émotionnel et physiologique

Soucieuses de leur équilibre émotionnel et physiologique, et conscientes de leur besoin vital des hormones que procurent le plaisir sensuel (ocytocine, endorphines, sérotonine, dopamine…), certaines femmes victimes de blocages mentaux considèrent que c’est là une double peine qui s’ajoute à leur privation de plaisir sensuel. Et que les nombreux freins à l’accès au plaisir, évoqués ci-dessus, représentent une violence faite aux femmes comparable à une excision virtuelle, d’un caractère insidieux et intolérable.

Leur désir d’en sortir peut ainsi les amener à différentes approches thérapeutiques. La plus classique relèvent de la psychothérapie qui s’attaque à la racine psychanalytique des blocage. Mais il existe aussi des approches plus comportementales pour les femmes décomplexées et libérées. Par exemple, celle du massage de pleine conscience, différentes thérapies psychocorporelles ou même les ateliers de Méditation Orgasmique.

Les différentes approches peuvent d’ailleurs se combiner ou se compléter, mais il convient de commencer par un entretien thérapeutique classique pour tenter d’identifier les blocages. Et c’est, dans ce cadre là – et lorsque le thérapeute jugera la patiente prête – que le thérapeute pourra lui proposer d’autres outils thérapeutiques.

Ainsi, lorsque les circonstances ne sont pas favorables à la rencontre d’un partenaire sexuel idéal ou bien si les patientes sont conscientes des innombrables freins que leur cerveau est capable de mettre entre leur plaisir et elles, le massage érotique de pleine conscience est une voie vers le véritable lâcher-prise, susceptible de favoriser la libération des hormones du plaisir dont tout organisme a besoin (peut-être au même titre que ces vitamines dont elles supplémentent si volontiers leur alimentation).

Le massage de pleine conscience (tout comme la Méditation Orgasmique) s’entend en effet comme une immersion dans la pleine conscience et des sensations primaires objectives de l’instant présent, une immersion tendant à éloigner le parasitage desdites sensations par les innombrables censures du cerveau.

Il convient brièvement ici de préciser que ce cerveau qui bloque l’accès au lâcher-prise, à la montée du désir et enfin au plaisir est le plus souvent le cerveau gauche (ou plutôt l’hémisphère cérébral gauche)… sauf bien sûr si le sujet est confronté à la morsure d’un chien ou autre douleur physique, atteinte ou menace vitale.

Pleine conscience et toucher thérapeutique

Le lâcher prise, l’accès à la pleine conscience de ses sensations physiques (épidermiques ou plus profondes) est souvent impossible aux personnes sous stress, tétanisées et parfois en totale perte de repères.

Nos perceptions subjectives, nos sensations sont en effet éminemment influencées par nos croyances, nos émotions, notre histoire, l’inconscient collectif et les tabous qu’il véhicule… Offrir sa peau sans défense au toucher d’un inconnu est une démarche courageuse et parfois désespérée pour ces personnes sous un tel stress.

C’est pourquoi il est apparu nécessaire au Dr. Psalti, de définir le toucher proposé dans un cadre thérapeutique, comme vous le lirez sous sa plume dans son article sur le massage de pleine conscience.

Ceci dit, force est de reconnaître que la demande de massages de pleine conscience dans le cadre de pathologies légères, voire d’un simple désir hédoniste ou de bien-être reste la plus nombreuse. Mais, il n’y a – dit-on – pas de mal à se faire du bien et une technique qui a reçu une caution scientifique a toute chance a minima de ne pouvoir apporter que de bonnes choses dans un simple objectif hédoniste, si elle est mise en œuvre par des praticiens respectueux, formés et reconnus dans cette matière.

Voir aussi : Le-sexe-un-besoin-physiologique

et Energie vitale, libido… et jeunesse éternelle…

Philippe Lamy

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Qu’est-ce que le Global Care ?

Le GlobalCare, une médecine complémentaire douce intégrative

Insomnies, anxiété, épisodes dépressifs légers, syndromes psychosomatiques, comportements alimentaires inappropriés, addictions… sont autant d’occasions de recourir aux médecines douces, soins ou thérapies dites complémentaires (qui n’ont aucunement vocation à se substituer à la médecine officielle française).

Ces soins ou thérapies dits complémentaires sont par exemple les thérapies cognitivo-comportementales, l’hypno-thérapie, le yoga, la méditation, l’art-thérapie, la naturopathie, la réflexologie, la sophrologie, le reiki, les massages de rééquilibrage énergétique, les massages de bien-être etc. Et ces disciplines ont ainsi le vent en poupe.

Le GlobalCare ou global training (comme disent les Canadiens) c’est la combinaison de plusieurs des techniques de bien-être et/ou thérapies exercées jusque-là par de praticiens qui s’ignoraient.

Le GlobalCare est une prise en charge globale de vos maux. Le globalCare semble aujourd’hui la clef d’un véritable rééquilibrage et apaisement de l’individu en souffrance, soignant parfois le corps par l’âme et l’âme par le du corps.

Le GlobalCare soigne ainsi parfois le corps par l’âme (ou l’esprit), lorsqu’il s’agit de combattre des affections psychosomatiques (exémas légers, dorsalgies épisodiques), par la méditation, la psychothérapie, la psychanalyse. Et le globalCare traite aussi parfois les affections ou afflictions de l’âme (déprimes passagères, anxiété légère) par les soins du corps (massages de bien-être, yoga, reiki, art-thérapie, relaxation etc.)

 

GlobalCare et l’exemple du surpoids

Prenons par exemple une personne en proie au midlife crisis, affectée comme nombre de quadragénaires (ou quinquas) d’un problème de surpoids, et aux prises avec les interrogations, les deuils, les frustrations et déceptions du genre. Cette personne est alors trop souvent focalisée sur la partie la plus visible de sa crise, ce fameux surpoids, alors qu’à l’origine de tout, c’est surtout le manque d’estime de soi (lié à une perte de repères quant à sa beauté dans l’œil de l’autre) qui est en cause. S’alimenter répond bien sûr à un besoin biologique… mais dans les sociétés humaines modernes, manger répond souvent largement autant, si non davantage, à une quête boulimique de satisfaction émotionnelle.

Si la personne en surpoids n’est pas abordée et suivie globalement, et sur une durée suffisante, elle ne résoudra rien et le poids qu’elle aura perdu, au cours d’une quelconque diète hydrique intensive et brève (par exemple), elle le reprendra peu après. Et avec cette fois-ci un pessimisme accru sur ses chances de se rééquilibrer, de se retrouver, se ré-apprivoiser elle-même, une rage contre son manque de volonté et de surcroît totalement démoralisée. Double peine : elle sera alors incapable en particulier de recréer (ni même retenter) une relation amoureuse stable. Les régimes excessifs et rapides qui ne s’intéressent qu’à la masse grasse des patients et non aux causes de leur trouble du comportement alimentaire ont parfois des résultats  importants mais éphémères (effet yoyo).

Les coaches et thérapeutes GlobalCare  / MédiThérapie proposent, à la fois, une approche diététique, une prise en charge de la composante émotionnelle du trouble du comportement alimentaire et le cas échéant des séances de lâcher prise. L’objectif global étant avant tout d’aider les patients à reprendre confiance en eux-mêmes, au lieu de seulement songer à leur faire, perdre du poids.

Ré-apprivoiser son image, à travers le regard de l’autre

Si cette crise se complique d’un échec sentimental ou d’une séparation, une spirale de l’échec peut s’avérer difficile à briser.

Par exemple, une jeune femme en échec amoureux se trouve souvent laide, sans intérêt et son image d’elle-même est brouillée. Elle navigue entre bonnes résolutions de reprise de sa vie en main (régime alimentaire, sport, développement culturel etc.) et une apathie, une démotivation complètes. Elle ne sait plus si elle doit nourrir l’espoir d’un hypothétique sauveur qui lui redonnerait confiance en elle ou si, de toute façon, personne ne voudra plus jamais d’elle !

Elle se jettera peut-être alors sur les sites de rencontre, à la recherche d’un improbable prince charmant, parce que c’est plus simple d’avancer masquée, derrière un faux profil ou un profil flatteur. Mais a-t-elle raison ? Ne trouve-t-on pas, dans la vraie vie, plutôt moins de prédateurs et de paumés que sur les réseaux sociaux ? Et elle aura tout faux si elle en profite pour occulter les actions à mener pour retrouver par elle-même son équilibre, son enthousiasme, son ouverture aux autres, sa joie de vivre communicative et solaire.

Médecine traditionnelle africaine et GlobalCare

J’ai commencé à comprendre ce besoin de prise en compte, dans leur globalité, des souffrances des patients, lorsque j’ai fait la rencontre à Paris, il y a une vingtaine d’années, d’un guérisseur africain, Monsieur Ismaël… qui pratiquait déjà la médecine intégrative sans le savoir. Sa vision était qu’on peut apaiser le corps et l’esprit dans une approche simultanée, ou apaiser le corps par l’esprit tout comme l’esprit par le corps / cf. Médecine traditionnelle africaine.

Le GlobalCare c’est enfin ce qui donne tout son sens au récent projet Spring MediCare autour d’une notion de réhabilitation de l’humain, des médecines douces et des pratiques psycho-corporelles dans le processus thérapeutique. Et, parmi ces soins psycho-corporels, l’haptonomie est probablement le plus spectaculairement efficace dans nombre d’affections  / cf. Réseau et plateforme Spring MediCare

Philippe Lamy

Il y a plus d’une vingtaine d’années, Philippe Lamy s’est formé auprès de Monsieur Ismaël, guérisseur africain installé à Paris, pendant trois ans, puis il a complété sa quête de compréhension de l’humain et de la principale maladie de l’humanité, celle de la difficulté des individus « d’exister avec les autres », « d’aimer et d’être aimés », « de s’aimer eux-mêmes et de s’aimer dans le regard de l’autre (condition sine qua non pour avoir de l’estime de soi quand on est dépendant émotionnel) » et savoir communiquer avec les autres, à travers diverses formations, lectures et recherches personnelles. Vivre en paix et en harmonie avec les autres n’est en effet pas toujours simple. Philippe Lamy a complété la formation au massage initiée auprès de Monsieur Ismaël, sous l’angle de la recherche d’un bien être global, d’une réconciliation entre cerveau gauche et cerveau droit (rééquilibrage entre blocages liés à l’éducation, tabous et recherche d’un plaisir innocent.

Il a aussi étudié deux ans, au sein de l’Institut de Psychologie de l’Université Lyon II, et obtenu son diplôme universitaire de « médiation judiciaire et conventionnelle en matière civile » (au sein de l’Université), il a à son tour assuré des formations à la médiation à  l’Université Lyon II. Il a également pratiqué plusieurs années la médiation judiciaire, pour les tribunaux de Lyon, notamment dans le contentieux du divorce. Puis, concerné par la médiation conjugale, il s’est en outre formé en psycho-sexothérapie (sexualité positive), avec le Dr. Iv Psalti de Bruxelles (cf. Sexualite positive), car ce champ, malgré un intitulé restreint, est souvent le nœud des problèmes de manque d’estime de soi, de frustration, d’échec sentimental et d’échec social. Il a co-signé, avec le Dr. Psalti un article présentant le traitement de différents dysfonctionnements ou souffrance d’ordre sexuel par le massage / cf.  Le massage de pleine conscience.

Différent modules de l’EEPSSA complètent son approche multidisciplinaire. Il a récemment fondé le Réseau et la plateforme Spring MediCare

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Médiation clinique, médiation intra-personnelle, thérapie de la relation au monde…

 

De la médiation en général – rappel

La médiation est par essence la tentative de restauration ou re-création de lien, entre des individus, divisés par un litige, généralement plus au moins précisément identifié. Ce présupposé a pour conséquence qu’il n’est pas toujours aisé de réconcilier des personnes déjà en lien avant le litige et dont le lien initial était fort, car les passions froissées entrainent le débat sur un terrain miné par les émotions et les rancœurs.

Paradoxalement, il est encore plus difficile de rechercher un accord négocié entre des personnes qui n’ont jamais eu le moindre lien avant l’avènement d’un litige. Car un lien historique antérieur au litige est aussi (et malgré tout) porteur de toute l’énergie positive et de la résilience que lui confèrent son ancienneté et sa qualité.

Par exemple, un litige relatif à un accident de la route – dans lequel, par définition, les parties ne se connaissaient pas auparavant et n’ont pas vocation à se revoir ensuite – débouche rarement sur une solution transactionnelle ; chaque partie voyant un intérêt matériel objectif à aller jusqu’au bout de ses droits, sans composante émotionnelle positive. En revanche, des litiges survenus entre un bailleur et un locataire, une entreprise et un fournisseur ancien et récurrent ont plus de chance de trouver une solution, car l’enjeu humain est mis en balance avec l’enjeu matériel.

Dans cet ordre d’idées, un litige entre époux en rupture a toute chance de déboucher sur un accord transactionnel juste (par exemple s’agissant du partage du patrimoine) si le médiateur sait faire appelle, chez les ex-époux, à cette coparentalité qu’ils conserveront à vie, ainsi qu’à l’image positive qu’ils souhaitent conserver auprès des enfants s’ils se comportent de manière juste et élégante ou même seulement correcte.

La rupture de liens est un facteur de souffrance et d’instabilité émotionnelle. Dans certains cas, l’enjeu de cette rupture de liens va bien au-delà de la rupture première, mais – s’agissant du lien du mariage par exemple – cette rupture du lien des ex-époux bouleverse les liens structurants la parentalité, sans parler des liens sociaux (les amis choisissent leur camp). Cette rupture entraine parfois en outre des conséquences matérielles sévères (division du patrimoine), professionnelles etc. / cf. Médiation judiciaire et conventionnelle, en matière civile / Notions élémentaires, limites et perspectives.

 

Médiation clinique ou thérapie globale de la relation

Au-delà des litiges interpersonnels objectivés, il existe une rupture du lien ou une absence de lien encore plus tragique, déstructurante, et douloureuse, celle d’une rupture du patient avec son environnement dans sa globalité, avec ses parents, son cercle social, l’école, la fac ou le monde du travail.

Cette rupture est souvent accompagné d’une perte de repères, d’une rupture avec ses croyances structurantes, d’un divorce entre son hémisphère cérébral gauche (raison, règles, projet, langage… ) et son hémisphère cérébral droit (conscience de l’instant présent, intuition, émotions, créativité, plaisir sensuel…). L’individu ainsi éparpillé ou « en vrac » connait alors une sévère crise d’identité et survit en proie à une perte d’estime de lui-même, une crise d’image résultant de son incapacité à recoller les morceaux de sa personnalité, étirée entre ce qu’il croit (ou croyait) être, ce qu’il croit que les autres pensent de lui (à travers l’image qu’ils lui renvoient), ce qu’il voit de son incapacité à entrer en communication avec eux et/ou à s’en faire entendre, ce qu’il pense qu’on dit de lui…

Dans une telle crise identitaire et sociale, reconnecter le patient à lui-même, rassembler les morceaux éparpillés par ses doutes et ses contradictions et le réconcilier avec son environnement est encore un enjeu de la médiation, que nous appellerons médiation clinique ou thérapie globale de la relation.

En l’espèce, l’approche est bien sûr systémique mais le lien à restaurer n’est pas seulement entre lui-même et des personnes clairement identifiables et les enjeux de cette médiation et de cette restauration du lien sont pas (ou pas que) matériels et/ou factuels. L’œuvre thérapeutique du médiateur est de soigner le patient, à travers l’identification des souffrances imputables à la ruptures de liens avec des personnes, des institutions ou des croyances constructives et dans une tentative de restauration de ces liens (ou même de construction). Plus largement, la médiation clinique, c’est une œuvre de réparation du lien entre un individu perturbé (en souffrance, en échec, en manque d’estime de lui-même et de reconnaissance) et lui-même. Ceci passe par la découverte ou redécouverte des ressorts de la légèreté, du plaisir, du plaisir de construire qui lui redonneront enthousiasme, confiance en lui-même et en l’autre, motivation et estime de lui-même.

Ce genre de médiation s’apparente davantage à ce qu’on appelle couramment thérapie. Une telle thérapie est de longue haleine, elle consiste à faire confiance en l’instinct de survie, l’instinct tout court et la résilience du patient, combinés à l’intuition du thérapeute qui part à tâtons pour explorer là où ça fait mal, mais aussi là où il subsiste de l’intérêt, de l’énergie vitale, de la joie, de l’espoir chez son patient.

 

L’environnement : un système

L’interaction, parfois visible, mais souvent insoupçonnée, des êtres d’une même famille ou d’un même groupe social, est telle qu’une souffrance – souvent muette – découle de l’absence d’écoute ou de reconnaissance des uns par les autres, dans l’environnement présent et plus encore souvent dans l’environnement de la prime-enfance.

L’approche systémique des relations humaines consiste, pour un praticien médiateur extérieur, à inviter les membres d’un système social (famille, couple, entreprise etc.) à en mieux comprendre les rouages et interactions, de sorte à ne plus les vivre de manière subie, passive et parfois douloureuse.

Cinq siècles avant notre ère, Confucius disait déjà : « Le lien familial ou social, est à l’image des liens visibles et charnels qui unissent les membres et les cellules de notre organisme. Que ces liaisons viennent à être endommagées, la souffrance apparaît, les cellules se nécrosent et la gangrène menace. »

Ce philosophe et penseur chinois exerça une puissante influence sur la culture chinoise et sur son histoire même. Cependant, alors que l’astrologie chinoise place l’individu au sein d’un système purement astral et méconnaît l’existence des « astres domestiques » qui pèsent sur notre destin, l’astrologie fondamentale (ou africaine), tente de répondre, en ces termes, à la question des interactions invisibles : « Dis-moi qui te hante, je te dirai qui tu es… ».

L’astrologie fondamentale africaine (cf. De l’influence africaine, dans les approches de type systémique) a pour principe que les astres qui influencent notre vie ne se nomment pas Jupiter, Mars ou Vénus, mais sont en fait des astres domestiques. Ces « astres », qui rayonnement dans notre ciel, ne sont autres que conjoint, parents, patron, collègues ou amis

 

 

Médiation intra-personnelle

Médiation clinique, médiation intra-personnelle, thérapie de la relation… aucun de ces termes ne désigne de manière tout à fait satisfaisante la tâche ardue de réaliser une médiation entre les deux hémisphères cérébraux des patients tiraillés, éparpillés, tyrannisés entre les pulsions, les influx, les règles, les décisions contradictoires desdits hémisphères parfois apparemment ennemis.

Ces contradictions internes nous les connaissons tous. Et toutes ces contradictions n’ont heureusement pas un caractère pathologique. Il s’agit par exemple de :

  • L’étudiant qui sait n’avoir que quelques semaines pour préparer un examen… mais succombe à l’appel de camarades moins déterminés à réussir (ou déjà mieux préparés) et qui l’entraînent à faire la fête des nuits durant ;
  • Le jeune homme ou la jeune femme qui, à la fois pleurniche sur ses kilos superflus, décide chaque matin de se lancer dans un régime drastique, achète les compléments alimentaires censés l’accompagner… mais ne résiste pas le soir à l’envie de se gaver de sucre et de gras, à la moindre contrariété ;
  • Le mari volage qui jure fidélité à son épouse après une première incartade dans l’espoir de la reconquérir… mais ne sait résister à l’appel de la nature si une jeune femme enflamme ses sens.

Ces personnes sont autant de victimes du divorce évident qui existe entre les schémas, les priorités, les perspectives, les injonctions, propres à leurs deux hémisphères cérébraux :

  • L’hémisphère gauche qui est celui du langage, de la raison, de la règle, des interdits, des tabous, des projets de long terme ;
  • L’hémisphère droit qui est celui des sensations épidermiques, des sentiments, de l’intuition, de la créativité de la spontanéité, de l’instant présent…

Ce duel entre nos hémisphères recoupe parfois également aussi les injonctions culturelles et naturelles qui nous agissent (« j’aimerais faire telle chose… j’en ai vraiment le désir, mais la morale le réprouve »).

Pour nombre d’individus civilisés et policés, ces contradictions sont comprises, maîtrisées et/ou apprivoisées. Ils vivent alors en bon équilibre intérieur et en bonne interaction avec leur environnement.

 

La souffrance, le risque de dépression, de burnout et de chaos social

Pour d’autres, les choses sont plus compliquées, plus chaotiques, plus douloureuses.

Ceci induit par exemple, dans les cas les plus bénins, de douloureux cas de conscience, des troubles du comportement alimentaire, des malentendus et des disputes dans le couple.

Dans les cas les plus graves, des rêves de carrières peuvent être brisés, des couples conduits au divorce, voire pour les sujets les plus faibles, à la dépression ou au suicide.

Le travail du médiateur est alors d’inviter le sujet « en vrac », éparpillé par ses contradictions mal comprises, mal assumées, à poser les vrais enjeux, à se faire confiance pour regarder le véritable objectif de moyen ou long terme qui est le sien, à identifier le désir et l’énergie vitale qui l’y poussent au plus profond de lui, à mettre en avant ses forces de résilience, en sorte de réconcilier ses deux hémisphères et optimiser leurs interactions harmonieuses ; chacun d’eux devant sortir triomphant de ce qui peut apparaître alors comme une véritable thérapie, pour le sujet comme une véritable thérapie de sa relation au monde, comme une médiation intra-personnelle et interpersonnelle.

 

 

Philippe Lamy

Médiateur diplômé, de l’Institut de Psychologie de l’Université Lyon II

FTSP Thérapie Sexuelle Positive (Dr. Iv Psalti)  / Accréditation Ordre des Psychologues du Québec (R401425-15 et RA01424-15) et SPF Santé Publique Belgique (SR-NR : 2-42932116)

 

 

Le jeûne thérapeutique (ou diète hydrique)

Il existe plusieurs écoles et plusieurs traditions qui défendent ou recommandent le jeûne thérapeutique. Ce jeûne, outre sa vocation thérapeutique, peut avoir une dimension spirituelle. Dans tous les cas, il doit être respectueux de l’intégrité corporelle et de la préservation de la santé physique et psychique de celui qui le pratique. Tout d’abord, il faut savoir que le jeûne, même prolongé au-delà d’une semaine, ne présente aucun danger pour un sujet en bonne santé disposant de réserves graisseuses suffisantes. Dans tous les autres cas il ne sera pas a priori exclu mais devra être pratiqué sous un contrôle médical strict et probablement avec des compléments nutritifs adéquats.

Le jeûne : une tradition préhistorique

Le jeûne est une pratique qui puise ses racines très loin, à l’époque de la préhistoire, à laquelle nos ancêtres ne pouvaient aucunement prétendre à trouver à heure fixe un repas consistant tous les jours. L’homme préhistorique était ainsi accoutumé à se passer de nourriture parfois plusieurs semaines durant, sans pour autant cesser son activité physique car c’est elle qui lui permettait de recueillir les bénéfices de la chasse, de la pêche ou de la cueillette sans lesquels il n’aurait pas survécu. Notre organisme a aujourd’hui cette mémoire, et c’est bien à tort que l’on constate dans notre société moderne un développement significatif du surpoids, voire de l’obésité, en se bornant à n’y répondre que par des régimes de courte durée ou d’intensité insuffisante.

Mieux qu’un régime

Lorsque notre organisme est en surpoids, il n’y a rien de plus efficace qu’un arrêt immédiat et total de toute alimentation, dans l’attente de la consommation de ses réserves graisseuses, ou tout au moins d’une proportion significative desdites réserves, puisqu’il est recommandé de garder une masse graisseuse suffisante pour éviter d’avoir à attaquer la masse musculaire.

L’intérêt du jeûne total, par rapport à un régime fondé sur une alimentation sélective ou une diminution des doses quotidiennes, réside dans le fait qu’il est beaucoup plus simple, mentalement, de décider de ne pas manger du tout que de se poser quotidiennement la question de ce qu’on a le droit de manger et dans quelle quantité. Par ailleurs, il est évident que la perte de poids est aussi significativement plus rapide lorsqu’on se prive de toute alimentation pendant dix jours ou plus.

Cette diète radicale doit malgré tout être accompagnée d’une hydratation permanente, qui est le condition sine qua non de son bon déroulement.

Le bon déroulement du jeûne

Un grand nombre d’organismes et structures médicalisées encadrent ce processus de diète hydrique en associant généralement à ces cessions :

  • un exercice physique quotidien et suffisant
  • et, le cas échéant, la prise de compléments alimentaires (protéines, vitamines, etc.) pour éviter les risques d’un affaiblissement.

Il n’en reste pas moins que le jeûne est un stress pour l’organisme et qu’il entraîne généralement, en particulier les premiers jours, le risque de légères nausées, d’une faiblesse généralisée et des étourdissements qui contraignent à une activité souvent un peu réduite. Cependant, un certain nombre d’adeptes du jeûne, qui en ont une expérience positive, continuent à maintenir une activité, en particulier professionnelle, quasi normale en période de jeûne, même total.

Mise en garde : il est à noter que la privation de toute nourriture peut entraîner un certain inconfort, en particulier entre le troisième et le sixième jour, lié à la mise en place d’un processus physiologique qui entraîne le brûlage des graisses et toxines jusque-là passivement stockées. Cette période s’appelle l’acétose. Au cours de cette période, l’organisme sécrète de l’acétone, qui a l’inconvénient d’amener le sujet en jeûne à exhaler une odeur désagréable d’acétone qui ressemblerait à une odeur de pomme aigre. Cet inconvénient disparaît en principe à la fin de la première semaine de jeûne. A partir de là, une certaine euphorie provient de ce que l’organisme aura secrété ses propres substances coupe-faim. Dès lors, le jeûne peut continuer quelques jours en attendant les premiers signes d’une véritable faiblesse. Quand ces premiers signes apparaissent, il convient de remplacer le jeûne par une reprise d’alimentation progressive et prudente.

Une meilleure reprise de l’alimentation

En effet, le système digestif, qui depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, ne secrète plus de sucs digestifs et dont l’estomac s’est réduit, ne peut reprendre l’alimentation que progressivement. Cette phase de reprise d’alimentation doit être prudente pour plusieurs raisons : la première est celle évoquée ci-avant d’un nécessaire ré-apprivoisement des organes digestifs et la seconde est qu’une reprise d’alimentation trop rapide amènerait à un nouveau stockage de graisse qui priverait l’organisme des bénéfices de la démarche du jeûne. Le plus harmonieux est de reprendre une alimentation de type paléolithique, c’est-à-dire fondée essentiellement sur des viandes, poissons, légumes et fruits crus. Il s’agit bien sûr de sélectionner les viandes qui peuvent être mangées crues, comme le bœuf (à l’exclusion du porc ou de poulet), et les légumes comme le chou, l’oignon, les carottes, etc (à l’exclusion des pommes de terre, navets, artichauts, topinambours).

L’association MédiThérapie en liaison avec les thérapeutes de Spring-MediCare.fr propose des stages d’initiation au jeûne thérapeutique, ainsi que des coachings individuels pour les candidats à cette forme de purification personnelle.

 

Philippe Lamy


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Zone de confort, transgression et liberté

La transgression c’est le non-respect volontaire (voire militant), d’une obligation, d’une loi, d’un ordre, des règles, d’une limite (ou de ses limites) et/ou des croyances et valeurs communément partagées par le groupe humain, dont on est issu.

La transgression, une manière de souligner les normes

La transgression ne s’oppose pas à une limite, mais elle franchit les limites, dans leur principe. C’est-à-dire qu’elle affirme la possibilité de vivre au-delà des interdits. Ce sont ces interdits ou tabous  qui distinguent l’humain de l’inhumain ou simplement l’humain, de l’animal[1].

La transgression, c’est franchir une ligne interdite (plus ou moins sciemment) en bafouant les règles élémentaires de vie en société, clandestinement (seul ou en groupes secrets : messes noires, pratiques échangistes et/ou SM, cannibalisme, nécrophilie, scatophilie…) ou de manière revendicative, ironique et/ou désespérée  (GayPride, punk ou gothique attitude, terrorisme…).

La transgression a en effet parfois un caractère ostentatoire : On enfreint la loi, pour être vu et identifié comme un élément réfractaire, voire rebelle ou dissident, indépendant et/ou courageux, et, surtout, pour obtenir la reconnaissance du groupe auquel on souhaite être identifié et/ou agrégé (sentiment d’appartenance parfois, recherché des exclus de la société « bourgeoise »).

Chez l’adolescent, la tendance à la transgression des règles correspond à un stade décisif de formation de la personnalité et de développement intellectuel (apparition du libre-arbitre, de l’esprit critique), car elle remet en cause la légitimité du système de valeur, du groupe dont on est issu, auparavant considéré comme évident et/ou naturel.

De la même manière, chez des adultes en mal d’identité ou exposés à une souffrance, liée à une hypertrophie cérébrale gauche[2], la transgression thérapeutique  (le jeu  avec les limites ou de mini-transgressions) pourra contribuer à un salvateur recadrage identitaire (Qui suis-je ?  Qu’est-ce que je veux vraiment ?  Que serais-je prêt(e) à sacrifier des règles que m’impose mon éducation pour parvenir à mes objectifs des vie ?  Quelles sont les règles et croyances auxquelles je choisis de souscrire ?).

La transgression est parfois une recherche inavouée ou inconsciente d’une sanction ou d’une punition. Elle peut parfois ainsi favoriser l’identification et la reconnaissance des règles de conduite et des principes moraux que l’on a voulu enfreindre, voire l’acquisition des notions de bien et de mal.

Par ailleurs, transgression et système de valeur vont de pair et ne se conçoivent pas l’un sans l’autre. Lorsqu’on transgresse, c’est bien sûr par rapport à un système de valeur donné, que l’on tend alors à dépasser ponctuellement et auquel, par là même, on se réfère, de facto. Paradoxalement, la transgression dessine donc en négatif l’existence des principes moraux et des règles de conduite qu’elle prétend remettre en question (s’il n’y avait pas de limite, il n’y aurait pas de franchissement  de limite et s’il n’y avait aucune règle, il n’y aurait plus de notion de transgression).

Sortir de sa zone de confort : la clé de l’apprentissage

Pour Romain Gary, résistant, héros épique des temps modernes et écrivain, « la vraie vie ne commence qu’au-delà de notre zone de confort » ; c’est à dire au-delà de nos limites.

Ce concept de zone de confort est à la base de tout apprentissage, de toute transformation et de toute évolution. La zone de confort représente ce que nous avons l’habitude de faire, de penser, de ressentir. C’est ce que nous connaissons et qui nous est familier, y compris nos expériences passées positives et négatives ainsi que nos comportements constructifs et destructifs. Ce sont toutes nos connaissances à ce jour.

Si nous voulons grandir, nous dépasser, il nous faut quitter le monde familier et nous aventurer en terre inconnue, hors de nos limites. Franchir ces limites comporte un risque, car nous ignorons ce qui se passera et si nous serons capables de gérer la nouvelle situation. Ainsi, nous préférons souvent nous cantonner à ce que nous maîtrisons déjà : la somme de nos expériences vécues. Or, cette zone dans laquelle nous nous réfugions correspond également à nos limites, et plus nous gagnons en expérience, plus nous aurons de raisons valables pour demeurer à l’intérieur de notre zone de confort, d’autant plus qu’elle paraît étendue à nos yeux.

Apprendre signifie toujours qu’il faut prendre un risque. Et on ne progresse que par ses échecs (Piaget). A chaque pas que nous effectuons en dehors de notre zone de confort, celle-ci s’étend. A chaque fois que nous caressons une nouvelle idée, que nous faisons ou ressentons quelque chose de neuf, nous agrandissons notre zone de confort. En d’autres termes : nous évoluons, nous grandissons.

Ainsi, notre capacité à prendre des risques, à dépasser nos limites, à sortir hors de notre zone de confort forme la clé de notre évolution.

Sortir de sa zone de confort, une forme ultime de liberté

Sortir de sa zone de confort est ainsi la forme ultime de la liberté individuelle. Mais si notre idéal de liberté peut nous conduire à nous affranchir de certaines limites, c’est aussi notre idéal de liberté qui doit nous conduire – dans un Etat de Droit – à respecter les limites des personnes avec qui nous sommes en interaction. Car le droit à l’exercice de la liberté de chacun à pour limite ultime le droit des autres à défendre leur propre liberté ; et ce droit souverain à la liberté impose de facto à tous une limite dans leurs interactions avec autrui comme avec l’environnement, puisque le principe même de liberté suppose le respect de la liberté des autres, y compris celle de nous dire non. Les personnes qui ne respectent pas ce principe sont des gourous ou pour le moins des prédateurs et non des personnes réellement désireuses de défendre le principe de liberté. Nous n’avons ainsi par exemple aucune légitimité à prétendre imposer nos choix, nos théories, notre mode de vie à quiconque, pas plus qu’à polluer ou détruire notre environnement.

La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, dit le proverbe

Sortir de sa zone de confort est aussi une théorie à la mode. Mais l’idéal de liberté qui anime ceux qui s’y aventurent doit relever d’une démarche individuelle et volontaire et ne pas répondre à une mode ou à une injonction sociale… sinon le sens même de cette démarche libératrice est dévoyé.

Il y a en effet plusieurs catégories de personnes :

  • Les gens qui n’ont jamais entendu parler de cette démarche individuelle de développement personnel ou ne souhaitent pas sortir de leur zone de confort ;
  • Les personnes qui seraient tentées par telle ou telle folie ou transgression, mais sont par principe persuadées que rester dans leur zone de confort les protège ou est plutôt une bonne chose ;
  • Celles qui se moquent des théories à la mode, n’ont pas trop de principes et sortent à l’occasion, de leur zone de confort, sans états d’âme ;
  • Celles qui pensent que sortir de sa zone de confort est une manière de tester ses limites et d’exercer leur liberté individuelle. Et qu’il est sain ludique, voire même jubilatoire par principe – à l’occasion– de sortir de sa zone de confort et que ça ne peut que contribuer à leur développement personnel de prendre un peu de recul par rapport aux règles, à la morale et/ou aux injonctions sociales. Mais qui respectent le fait que les autres puissent fonctionner sur un modèle ou un rythme différent et ne font pas de prosélytisme ;
  • Il y a enfin les prédateurs qui brandissent la bannière d’une abolition des règles ou des limites, animés non pas par un idéal de liberté, mais par un désir d’asservissement des autres (à leurs propres choix, à leur propre bien-être). Il ne s’agit pas toujours de grands gourous, mais parfois de simples manipulateurs et/ou de pervers narcissiques au petit pied, comme il en existe malheureusement pas mal. Face à de telles personnes, apprendre à faire confiance à son instinct est la meilleure façon de s’en protéger. Et si on a un seulement un doute, sur les bonnes intentions d’une personne, sur sa bienveillance et son respect, c’est déjà trop et mieux vaut s’en tenir éloigné.

Retrouver son instinct

Il existe une représentation des différentes fonctions de notre cerveau, certes schématique et conventionnelle, qui voudrait que :

  • l’hémisphère cérébral gauche soit le siège de la loi, des règles des conventions, de la parole, du calcul, de la pensée abstraite (positive aussi bien qu’anxiogène, voire des peurs irrationnelles), du projet, de l’interdit, etc.
  • alors que l’hémisphère cérébral droit serait celui de l’instinct, de l’intuition, de l’émotion, de la créativité, de l’aptitude à jouir de l’instant présent et de la recherche de l’hédonisme (sans conscience ni peur de la transgression le cas échéant).

Or, force est de constater que dans nos sociétés modernes, les règles, les lois, les injonctions sociales (décidées par les autres) prennent souvent le pas, dans l’inconscient collectif comme dans les consciences individuelles sur ce que l’instinct individuel ressent comme bon ou mauvais pour soi.

Ainsi, la zone de confort dans laquelle nous évoluons naturellement (sans toujours êtres conscients des jalons qui la limitent) relève davantage de notre cerveau gauche, pour ce qui concerne la référence à une norme, à des règles, à des tabous, à une injonction de performance ou de respect d’un cadre, tandis que notre cerveau droit serait certes capable de pressentir aisément d’instinct ce qui nous est favorable, au plan émotionnel ou sensoriel… mais encore faut-il que le cerveau gauche lâche prise et permette au cerveau droit d’accéder à une perception objective des sensations.

Ainsi, chez le sujet dont le cerveau droit est très (voire trop) développé par rapport au gauche, que nous appellerons HyperSinistroCéphale (HSC cf. A quoi reconnaître un sujet « HyperSinistroCéphale » ?), le poids des conventions, des interdits, des règles et des tabous est lourd, parfois étouffant. Toute spontanéité, toute émotion positive, tout plaisir sensuel, toute jouissance de l’instant, voire même toute possibilité d’exercer son libre-arbitre est ainsi parfois inhibé. La recherche d’une émotion, d’un frisson, voire d’un sentiment de mise en danger, à travers de mini-transgressions, peut alors parfois constituer un moyen de repositionner les règles et limites acceptables  (et librement acceptées) et de rééquilibrer les deux hémisphères cérébraux.

Le sujet HSC a peu confiance en son instinct. Il se méfie ainsi de lui-même, même si ce manque de confiance n’engendre pas toujours une timidité apparente, certains sujet HSC arborant une attitude arrogante, voire agressive, pour masquer leur mal être et leur souffrance. Cette dernière catégorie de HSC est rarement l’objet de prise en charge thérapeutique, car, pour se soigner, encore faut-il se reconnaître en souffrance. Il en va donc des HSC, comme des sujets alcooliques et des dépressifs. Il faut souvent l’intervention d’une tierce personne (médecin traitant, famille, amis) pour convaincre un sujet HSC d’engager une démarche.

La démarche du praticien peut, par exemple, ainsi, constituer à inviter le sujet à décrire et définir l’ensemble des tabous et des règles du système auquel il adhère (ou qu’il s’est formé). Le praticien l’invitera alors à envisager, pour chacune des règles, ce qui pourrait arriver s’il la transgressait. Or ces règles peuvent se définir en deux grandes catégories:

  • les règles majeures, censées protéger la vie, l’intégrité physique et morale des individus, les libertés fondamentales de chacun etc., nécessaires à la vie en société ;
  • et celles – souvent moins essentielles – dont les différentes sociétés ou communautés se sont enrichies au fil des siècles (rituels sociaux, règles de politesse), sans compter les habitudes et rituels, individuels ou familiaux (rites alimentaire, préséances familiales, posture politique).

S’agissant des secondes, il suffira – le plus souvent – que le sujet fasse lui-même la découverte qu’il ne se passerait rien de vital s’il opérait telle ou telle mini transgression, pour qu’il se sente un peu libéré. Seule l’évocation de cette improbable transgression suffira parfois, sans avoir même à s’y livrer pour de bon pour que le sujet comprenne le caractère contingent  de la règle.

Que se passerait-il si je marchais, tout habillé(e), dans un bassin public ?  Que se passerait-il si je cédais aux avances sexuelles d’une personne du même sexe que moi ou bien si je participais à une soirée libertine ?  Que m’arriverait-il si je cédais aux avances d’une personne d’un milieu ou d’un âge différent du mien ?  Que se passerait-il d’irréversible si j’arrivais un jour au bureau en pyjama ?  Que deviendrais-je si je fumais un joint ? Que m’arriverait-il si je tutoyais mon médecin, un gendarme ou mon patron ?  Que se passerait-il se je mangeais, avec mes doigts dans un restaurant huppé, ou si je lapais mon repas ?  etc.

Pour ce type de questions, bousculant (plus ou moins) ses valeurs, ses croyances, ses peurs ou ses phobies, comme pour d’éventuelles situations encore plus dérangeantes   – et pour bien d’autres autres, encore, qui pourraient spontanément lui venir à l’esprit (sans la moindre influence du thérapeute) – le sujet HSC devra s’interroger sur les conséquences véritables de la transgression imaginée. Dans de nombreux cas, il mesurera que les conséquences réelles de nombre de transgressions supposées sont seulement dans sa tête, dans son imaginaire, dans sa représentation du monde. Alors que certaines autres apparaîtront nettement plus dangereuses  (pour lui ou pour autrui), voire quasi-insoutenables. Ainsi, le respect de l’ordre social, le respect de la vie humaine, de l’intégrité et de la liberté d’autrui se dégageront parmi les piliers fondamentaux d’une code éthique personnel redécouvert et constitueront le socle d’une identité et d’une personnalité apaisée. Le sujet saura alors mieux vivre les contradictions (souvent douloureuses ), entre les désirs et pulsions de son être animal et les règles et obligations imposées par la vie en société. Il saura ainsi mieux dominer son conflit intérieur entre la recherche du bonheur futur (projet de vie) et la plénitude au quotidien.

Recréer son système de valeurs

Les vieux blocages et tabous ont la vie dure et le sujet HSC ne lâchera pas vite la rampe (la béquille ou la canne blanche) des règles, des rituels, des certitudes et idées prémâchées qui ont structuré sa personnalité depuis des lustres. La démarche du lâcher prise, avec un tel sujet peut donc être longue.

L’ambition de la thérapie, n’est cependant pas de faire perdre sa personnalité, ses repères, son système de valeurs et/ou sa rigueur morale, au sujet, mais au contraire de l’aider à découvrir son propre système, à partir de ce qu’il croit et veut vraiment, contre ce qu’il s’est, jusque là, imposé, par manque d’esprit critique et ou à cause de pressions morales excessives.

Certains sujets, mal à l’aise dans leurs propres contradictions et/ou face à une morale  ou un ordre social  perçu comme arbitraire , sont tétanisés à l’idée de transgression, mais, une partie d’eux-mêmes désirant ces transgressions, sans leur en donner le courage, ils se tournent parfois vers des actes d’allégeance  ou de soumission, à l’égard d’individus peu recommandables, perçus comme hors la loi  ou  transgressifs, qu’ils prennent alors comme leader naturel ou maître à penser  (cf. Jeux de rôles : Que faut-il entendre par domination et soumission ?). L’intérêt de la transgression encadrée, dans le cadre d’une thérapie appropriée, est précisément de prévenir ce genre de dérive.

L’ambition de la thérapie est aussi de stimuler le rééquilibrage cerveau gauche/cerveau droit, à travers le développement de l’hémisphère cérébral droit, jusque là oublié et/ou négligé, à travers des séances de créativité artistique, des jeux de rôle faisant appel à ses capacités d’expression émotionnelle, à travers par exemple, le chant, la danse, les massages (cf. Le « lâcher prise », toucher et massage) etc.

Cette recherche de redécouverte des modes de fonctionnement instinctifs (instinctothérapie) pourra aussi passer par une réflexion sur les attitudes, réactions, sensations du nourrisson (non-encore exposé aux règles et tabous) ou de l’animal, voire par une mise en œuvre d’un mime de ces postures et actions infantiles ou animales instinctives d’une absolue innocence,  dans le cadre d’une régression thérapeutique.

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Philippe Lamy


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[1] L’animal ne connait en effet que l’instinct qui le pousse à jouir de l’instant présent, forniquer et tuer (pour les prédateurs), sans autre loi que celle du plus fort et de la nécessité, sans aucune référence au bien ni au mal. Si l’on prenait pour référence les règles érigées par (et pour) les humains, on considérerait qu’il vit et agit dans une permanente transgression. Le monde animal est pourtant celui de l’innocence absolue et de l’harmonie avec l’environnement (n’était l’agression et le chaos que l’homme impose à la nature).

[2] Notre cerveau est infiniment complexe et toutes ses zones sont interactives. Il existe cependant une représentation (en vogue au cours de la seconde moitié du XXème siècle) – certes schématique et symbolique – qui isole deux grandes zones “spécialisées”, aux fonctions différentes et complémentaires :

  • L’hémisphère cérébral gauche (appelé aussi cerveau gauche), qui est notamment celui de la réflexion, de la raison, du langage, de l’éducation, de l’écriture, des règles sociales, de la culture, du calcul, des interdits, des tabous… Il est aussi celui du projet (et des projections négatives ou positives).
  • L’hémisphère cérébral droit (appelé aussi cerveau droit), qui est surtout celui de notre nature animale, celui de l’émotion, de l’intuition, de toucher, de la sensualité, de la créativité, de la spontanéité, de l’improvisation, de la prise de risque, du jeu… Il est aussi celui du culte de l’immédiateté (carpe diem), du présent.

 

Vaincre sa boulimie et retrouver la silhouette de ses 20 ans

Réconcilier sa volonté et son instinct

Les troubles du comportement alimentaire, en particulier boulimie, sont un des champs privilégiés de l’association MédiThérapie : c’est la réconciliation de l’individu avec son image qui est recherchée.

Cette réconciliation de l’individu passe par une réconciliation avec lui-même : il s’agit de réconcilier son être raisonnable et volontaire avec son être émotionnel, instinctif et impulsif, c’est-à-dire de réconcilier son hémisphère cérébral gauche et son hémisphère cérébral droit.

Rappel : Cette présentation binaire est avant tout une image, un peu simpliste et symbolique, parce que notre cerveau est complexe et que toutes ses zones sont interactives. Il existe cependant une représentation commode, certes schématique et conventionnelle, qui isole deux grandes zones « spécialisées », aux fonctions différentes et complémentaires : les hémisphères cérébraux gauche et droit.(cf. « Que signifie MédiThérapie ? » ACCUEIL)

Ne pas accepter son image : une souffrance

Face à de nombreuses situations courantes, le sujet obèse (ou seulement hors du dicta de la mode qui voudrait imposer, à tous, les silhouettes élancée des magasines) souffre de ses kilos superflus. Il se retranche alors parfois. Il n’ose pas prendre la parole en réunion. Il reste à l’écart, dans les soirées, les cocktails…

Le sujet en surcharge pondérale peine souvent à s’adapter aux situations sociales nouvelles. Il développe une anxiété exagérée. Son regard sur lui-même est négatif. Il ne se sent pas « à la hauteur ». Il n’est pas sûr de lui.

Cette souffrance, liée à un manque d’estime de sa propre image, peut devenir réellement invalidante.

Changer de regard sur son corps

Si vous ne supportez plus le regard des autres, sur votre corps, changez d’abord – vous-même – votre propre regard sur vous.

La surcharge pondérale résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs (dans un ordre variable et à des degrés divers), par exemple :

  • Une activité trop sédentaire ;
  • Un comportement alimentaire inadapté (méconnaissance des besoins alimentaires de l’organisme, des mécanismes de stockage, du sentiment de satiété) ;
  • Une paresse et un manque de motivation à mettre en place les bonnes pratiques hygiéniques (sport, diététique) ;
  • Un désir (plus ou moins conscient) de mortification, d’autodestruction ;
  • Une mauvaise perception de son image, dans le regard des autres ;
  • Des frustrations, un déséquilibre affectif, un conflit intérieur (entre hémisphères cérébraux gauche et droit) ;
  • Une tendance inconsciente à « programmer l’échec », par rapport à une potentielle reprise en main, pour atténuer la déception.

Reconquérir l’estime de soi-même passe par la reconquête d’une bonne image de son corps et réciproquement.

Mieux connaître son corps

Une sensibilisation aux composantes physiologiques, émotionnelles et/ou comportementales est proposée aux candidat(e)s à une reconquête de leur silhouette de vingt ans, sur deux jours.

Des conseils diététiques font même partie de l’approche de l’association. Ces séminaires de 2 jours (sur un week-end) seront, le cas échéant, prolongées d’un suivi individuel de plusieurs semaines, pour les sujets qui en éprouveraient le besoin, dans la cadre de consultations de type thérapies brèves / cf. Thérapie brève (ou cognitivo-comportementale), comportant notamment des contrats d’objectif.

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Philippe Lamy

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Trop intelligent pour être heureux, l’adulte surdoué ?

Des êtres à part

« Surdoués », « précoces » et aujourd’hui « philocognitifs » sont les termes qui qualifient  ou identifient  les enfants et adultes, affublés de ce fonctionnement cérébral particulier  qui en fait surtout des êtres isolés, différents, à part, et pas toujours heureux.

Le quotient intellectuel  (ou QI) est mesuré au moyen de tests d’aptitude, dans les différents domaines de l’intelligence. Ils
regroupent des tests verbaux, écrits et visuels. Ces tests ne sauraient cependant parfaitement rendre compte d’une notion aussi complexe que celle de l’intelligence, dans ses aspects cognitifs et émotionnels. Les tests de QI ne donnent en effet qu’une vision réductrice de celle-ci. Ils éclairent cependant de manière précieuse les capacités de succès scolaire et social, ainsi que les faiblesses des sujets philocognitifs, et les erreurs et écueils à éviter (pour les proches de ces sujets et pour ces surdoués eux-mêmes).

Dans son ouvrage « Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué » (paru il y a une dizaine d’années chez Odile Jacob), Jeanne Siaud-Facchin (psychologue praticienne) s’attachait à montrer combien cette chance que peut représenter un cerveau hors normes peut – en réalité – devenir un handicap, voire un calvaire pour certains sujets, s’ils sont mal identifiés, mal informés, mal compris et privés d’une nécessaire aide adaptée.

Jeanne Siaud-Facchin préférait alors qualifier de « zèbres », ces personnalités à part. Mais ce terme galvaudé est aujourd’hui progressivement remplacé par « HP » (pour « à haut potentiel« ) et surtout, grâce aux récents travaux de Fanny Nusbaum (docteur en Psychologie et Chercheur Associé en Psychologie et Neurosciences, 
Laboratoire P2S -EA 4129-, Université Claude Bernard Lyon 1), par le terme « philocognitifs« . Fanny Nusbaum, Olivier Revol et Dominique Sappey-Marinier (chercheur en neurosciences à l’Université Lyon I) scindent les philocognitifs en deux populations : les philocognitifs laminaires et les philocognitifs complexes / cf. « Les Philocognitifs » chez Odile Jacob, sortie prévue janvier 2019. Pour tout connaître de la philocognition, il nous faudra ainsi encore attendre quelques semaines.

Pour résumer cette notion de philocognition ou de sensibilité philocognitive, Fanny Nusbaum considère que la personne philocognitive est celle qui est en recherche de sens et de réponses et qui ainsi, en toute situation, fait fonctionner son cerveau à grande allure et en arborescence face à toute sollicitation, situation, en faisant interagir les zones de la raison, du calcul, du projet…  avec celles des sentiments, de la créativité, de la sensibilité de l’intuition etc. Le sujet philocognitif est ainsi « l’ami » (φίλος / philos) de l’intelligence ou de la cognition.

Qu’est-ce véritablement qu’un surdoué et comment ces philocognitifs peuvent-ils gâcher cette chance exceptionnelle ?

Une pensée intuitive et incrédule

Pour illustrer notre propos, je reprendrai une représentation imagée, schématique (et de ce fait parfois critiquée), celle d’un cerveau partagé en deux hémisphères dédiés aux tâches suivantes :

Hémisphère cérébral gauche (ou cerveau gauche) Hémisphère cérébral droit (ou cerveau droit)
 Cognition  Émotion
Capacité analytique qui permet d’organiser et de structurer la pensée Traitement global et en images,
Compétences logiques et rationnelles Capacité de traitement simultané d’un grand nombre de données
Raisonnement argumenté Fonctionnement analogique (par association d’idées)
Fonctions du langage Intelligence intuitive
 – Lois, règles, interdits… Créativité et pensée divergente (qui sort de la pensée commune
Forte implication émotionnelle

Nota : Concernant le partage du cerveau en deux grandes zones, voir aussi : ACCUEIL.

Alors que chez le commun des mortels, l’information est gérée à partir d’un point de départ donné et par enchaînement logique, pour parvenir à un résultat justifiable, le sujet philocognitif parvient, certes, le plus souvent – et en un temps exceptionnellement court – à un résultat intuitif, généralement pertinent… mais il est souvent incapable de le justifier, de l’expliquer. Sa pensée, au lieu de suivre un cheminement linéaire (et facilement explicable) se répand en arborescence, se divisant, se dédoublant, en un éclair, en un nombre incalculable d’hypothèses, dont une sort cependant victorieuse, parfois même avant que les autres n’aient seulement véritablement posé le problème à résoudre. Cette réponse est ainsi essentiellement intuitive et pas toujours logique. ce mode de fonctionnement est terriblement efficace et performant dans les situations courantes, mais il a parfois quelques inconvénients. En situation de stress, le surdoué peut ressentir son cerveau comme une machine à produire de la pensée  inutile qui s’emballe et ne lui laisse ni répit, ni sommeil, favorisant les crises d’angoisse, voire de panique.

Dans les circonstances importantes de sa vie, ne parvenant pas à justifier son choix, par exemple d’un(e) conjoint(e), il doutera de lui et préférera parfois, au final, ne faire aucun choix, plutôt qu’un mauvais choix, car choisir, c’est renoncer. Lui qui, de surcroît, met souvent tout en perspective à l’échelle de l’univers, se dira en outre : A quoi bon me marier ? Quel sens a la vie ? Le mariage ? A quoi ça sert ? Ma vie, à l’échelle du temps, ne représente qu’un laps infime, et moi une poussière de sable dans le cosmos. Quelle œuvre humaine a la moindre importance, alors que le soleil va tout brûler dans quelques  générations ? Et le non-choix d’un(e) conjoint(e) qui en découlera sera à son tour une manière de choix subi qui l’angoissera de plus belle.

Mais c’est déjà tout petit, dès son arrivée à l’école, que commencent les difficultés pour l’enfant précoce. Lorsqu’il répond tout de suite et tout juste (alors qu’il a à peine fait mine d’écouter) il y est en effet souvent considéré comme un fumiste et il agace (sa maîtresse et les autres enfants). Plus tard, il pourra même être pris pour un copieur, notamment en mathématiques. Et comme il s’ennuie, de surcroît – à cause d’un contenu pédagogique inadapté, de « camarades » de classe avec qui il n’a rien en commun et surtout à cause d’enseignants ignorant le champ émotionnel (pour se centrer sur le cognitif) – il prend souvent l’école en grippe et se mure dans un refus d’avancer, dans un isolement et dans une souffrance qui doivent être rapidement identifiés pour être pris en charge. Les pédagogues qui connaissent ces sujets (et ils sont rares) savent que paradoxalement (puisqu’ils sont doués d’une intelligence supérieure) ils fonctionnent cependant, malgré tout, essentiellement à l’affectif. Et que rien ne sert de les braquer, ni de vouloir les raisonner et avoir le dernier mot. La seule méthode est de tenter de réveiller leur intérêt endormi, de leur accorder de l’attention, de leur témoigner de la bienveillance, de les reconnaître, voire de les montrer en exemple. Mais les maîtres ont du mal à distinguer le cancre basique (et sans potentiel particulier), du cancre surdoué, au potentiel insoupçonné qui ne demanderait qu’à exploser. Certains sujets entrent parfois dans une véritable phobie scolaire qui les mène jusqu’à une déscolarisation, voire à des hospitalisations répétées. Cette pathologie est aussi nommée RSA (Refus Scolaire Anxieux). Voir aussi Échec scolaire, échec social… et possible médiation, entre l’élève et le « moule » de l’école…

Mon dessin ci-dessus (réalisé quand j’avais 15 ans) illustrait à mon insu, à la fois, ma propre phobie scolaire et le faux-self (ou la carapace) dont j’avais cru devoir m’affubler pour me camoufler, tenter de « passer entre les gouttes » ou me protéger. Je n’ai malheureusement disposé de mon propre mode d’emploi (et d’astuces de communication avec les neurotypiques) que des dizaines d’années plus tard, lorsque j’ai enfin été éclairé sur ce quasi-handicap qui expliquait bien des échecs !

Heureusement, d’autres sujet HP – surtout ceux qui ont été identifiés et soutenus tôt – traversent le monde scolaire sans incident ou y font même un parcours brillant et remarqué.

L’hypothèse d’un cerveau droit dominant  complique, enfin, de nombreuses tâches. Les apprentissages scolaires, bien sûr, mais aussi les situations intellectuelles on non qui demandent à être rigoureusement organisées et ordonnées.

Les surdoués, grands et petits, ont pour quête inépuisable de comprendre le sens de choses, le sens de la vie. Ils ont du mal à accorder de l’intérêt à un sujet de manière superficielle ; ils veulent tout en comprendre et tout démonter, voire démontrer. Ils ont aussi une grande difficulté à croire ce qui n’est pas démontré, à croire au Père Noël ou à croire en Dieu, par exemple. Ils en souffrent souvent jusqu’à l’âge où ils renonceront à penser qu’on peut croire par le seul fait que les autres ont l’air convaincus. Ils seront ainsi souvent libérés lorsqu’ils s’autoriseront à penser (voire à avouer) qu’ils sont agnostiques, par exemple. Une étude montre que les surdoués représentent une proportion de non-croyants bien supérieure à la moyenne.

Un surdoué, c’est aussi –  et surtout – quelqu’un qui se caractérise par une interaction à grande vitesse – et permanente – entre ses deux hémisphères cérébraux. Ceci suppose bien sûr des connexions ultra rapides, entre les différents secteurs concernés, mais surtout une hypertrophie  (pourrait-on dire, de manière imagée) de l’hémisphère cérébral droit. Le surdoué est donc un être hypersensible, émotif et sentimentalement fragile… Et ce, quelque soit son âge.

Une empathie incontrôlable

Cette disposition le rend particulièrement interactif avec son environnement (c’est un champion de l’empathie). Ses sens sont d’une grande acuité. Il perçoit ainsi un spectre d’informations très large, à travers ses cinq sens (et parfois un sixième) : expressions involontaires de ses interlocuteurs, messages chimiques, par exemple, notamment sur l’humeur des gens, leurs intentions etc. Le surdoué peut, à la rigueur, se déplacer dans le noir complet, pour peu qu’il ait eu l’occasion de visualiser les lieux auparavant (il aura, en effet, à cette occasion, enregistré à son insu, les informations nécessaires à son repérage dans l’espace). Le surdoué peut aussi entendre plusieurs conversations à la fois (sans pour autant en écouter vraiment aucune). Il s’interrompt ainsi parfois dans une conversation pour apporter une précision, en intervenant dans un autre échange, à l’opposé de la place qu’il occupe à un dîner, par exemple, alors que personne n’aurait pu imaginer que son ouïe pût même en percevoir le murmure, couvert par d’autres conversations (et par des bruits parasites, tels que bruits de vaisselle, musique, rires etc.), ni surtout que son cerveau pût en suivre le fil (voire même le fil discontinu de bribes improbables, de multiples échanges, dans la même pièce).

L’inconvénient de cette empathie incontrôlable, c’est que le surdoué est une véritable éponge  à émotions. Il peut ainsi développer une propension à porter sur ses épaules tous les malheurs du monde ; ce qui favorise parfois un syndrome dépressif latent qui se nourrit bien sûr, aussi, de son isolement intellectuel (quand ce n’est pas également d’un échec social et/ou professionnel).

Une grande solitude

Insatisfait du réel, toujours en deçà de ses aspirations, il rêve d’un monde différent. Ceci exacerbe son instinct créatif dans tous les domaines. Il ne peut ainsi se défendre de tout changer, améliorer, transformer, par la pensée ; cette disposition le prive parfois de jouir de l’instant présent. Le surdoué a du mal à être tout entier dans ce qu’il fait, dans ce qu’il vit. Par exemple, si le surdoué partage un bon moment, au restaurant par exemple, avec famille ou amis, il ne peut s’empêcher de s’éloigner de l’instant présent, pour imaginer en quelles circonstances, il pourrait y retourner, avec qui, à qui il va en parler, en quels termes… Ce faisant, il se culpabilise de ne pas pleinement ressentir le moment présent, de n’être pas tout à fait avec les autres. Comme s’il se voyait, en spectateur de sa propre vie, dans ce restaurant, sans en ressentir lui-même le plaisir, pourtant visiblement partagé par les autres. Sa pensée en arborescence l’éloigne alors encore un peu plus,  et sa frustration et son sentiment de culpabilité augmentent alors un peu plus.

Il est souvent dans un tel isolement intellectuel et affectif que, lorsqu’il accorde son amour, il attend parfois trop de la relation. Il est ainsi prêt à tout donner, mais ne supporte pas l’indifférence, la retenue ou la mesquinerie, chez l’être aimé. C’est ainsi un amant attentif au plaisir de l’autre, comme à son bonheur. En amitié, de même qu’en amour (peut-être du fait de sa difficulté à trouver des personnalités  à sa mesure), il est d’une fidélité exceptionnelle, même si pour lui, fidélité ne signifie pas toujours exclusivité. Épris d’absolu, il est sincère et droit. Ce qui contraste avec les stratégies de manipulation que lui prête parfois son entourage (le premier cercle, comme les cercles relationnels ou professionnels plus éloignés), faute de comprendre son fonctionnement de pensée véritable.

Les surdoués ont, en outre, un sens aigu de la famille et de l’engagement. A l’extrême, certains adultes surdoués, alors même qu’ils seraient bafoués par un conjoint irrespectueux et/ou borné, mais qu’ils sentiraient – au fond – fragile, seraient capables de se culpabiliser de n’avoir pas su instaurer une relation de qualité. Par abnégation, ils seraient ainsi prêts se convaincre de leur propre faute et à gober toutes les couleuvres, pour sauver leur couple, et ne perturber ni les enfants ni le cours des choses, redoublant alors de patience et de gentillesse. Et, plutôt que de rompre une relation qui les ferait souffrir, ils seraient capables (sans doute également par souci de la parole donnée) de tenter – inlassablement – de restaurer une relation de confiance et d’amour, souvent en pure perte… L’autre, pour borné qu’il soit, ayant compris que, quoi qu’il fasse, on ne l’abandonnerait pas.

Le second degré : son mode de communication

L’humour est le mode relationnel du surdoué. Il aborde les autres parfois même dans des situations graves et/ou importantes, avec un second degré  bien particulier. Le surdoué adolescent  est le champion de ces pirouettes verbales et de ces jeux de mots qui prétendent ne saisir que la forme du discours, pour s’épargner d’avoir à considérer le fond des choses. Ses traits d’esprit sont d’ailleurs souvent fulgurants. Cette disposition naturelle du surdoué à créer une distanciation de confort, avec les autres (pour se mettre à l’abri, ne pas trop se montrer, ne pas trop s’impliquer, ne pas trop se mettre en danger) s’atténue, au fil des années, lorsqu’il prend de l’assurance et comprend, de surcroît, que sa vision décalée agace ou irrite parfois.

Le surdoué n’est donc pas toujours le brillant sujet qui récolte les lauriers, mais souvent le zèbre  déphasé qui souffre de ne pas comprendre ceux qui l’entourent, de ne pouvoir être compris, lui-même (ni reconnu), de ne savoir s’intégrer. Cette souffrance est même souvent complétée d’un (plus ou moins grave) échec professionnel et/ou sentimental.

D’immenses ressources

Les surdoués ont cependant des ressources insoupçonnée, leur permettant de développer des stratégies d’adaptation, de compensation, leur assurant parfois une improbable insertion sociale (voire réussite), dans des domaines étrangers à leur véritable compétences. On pourra ainsi s’étonner, dans certains cas, de les voir tourner le dos aux carrières artistiques ou à la création. Mais ce paradoxe n’est qu’apparent : Souffrant de leur différence abyssale avec leur entourage, et de la solitude qui en est le prix, ils recherchent souvent désespérément à protester de leur sérieux, de leur intégration, de leur conformisme même, en se fondant  littéralement au moule de carrières conventionnelles, comme celles du droit, des sciences ou des chiffres. Ils se résignent alors à devoir simuler la normalité. Sur le tard, leurs dons peuvent ainsi s’endormir, laissant la place à une certaine paresse (y compris intellectuelle). De temps à autre, on voit également, sur le tard, des surdoués qui s’étaient fourvoyés dans des professions purement alimentaires  ou trop conventionnelles, se tourner vers l’art, l’humanitaire, la psychologie…

Les adultes surdoués partagent une caractéristique étonnante : une part infantile encore très présente au plus profond d’eux même, tout au long de leur vie (aussi longue soit-elle). Cette part infantile est ce qui leur reste de la magie de l’enfance : le rêve, la créativité, la capacité à s’émerveiller de tout, à se laisser submerger par une joie profonde et subite, et surtout la certitude que tout est toujours possible, que demain est un autre jour où l’inespéré peut être attendu. Cette disposition contribue bien sûr à leur grande créativité et à leur capacité à la prise de risque. L’envers du décor, c’est que, comme un enfant, ils prennent de plein fouet une déception, une contrariété. Leur résilience est cependant immense, et sitôt terrassés par un cuisant échec, ils se relèvent. Oublieux de ses douloureuses conséquences négatives, ils ne tirent que le meilleur de l’expérience, pour repartir sur de nouveaux projets, souvent tous aussi fous et risqués, avec une confiance en eux intacte, voire un véritable sentiment de toute puissance. Cet état second conduit parfois certains psys, peu habitué au tempérament particulier des surdoués, à les confondre avec des sujets maniaco-dépressifs  (ou bipolaires).

L’intelligence du surdoué lui permet l’autocritique. Les sujets surdoués ont ainsi la capacité d’agir et se voir agir, en simultané. Leur intelligence décortique, en permanence les situations et, en cas d’échec, ils savent tirer les enseignements positifs de leur échec, là où les sujets ordinaires, manquant de recul, renonceraient, pour toujours, à toute entreprise.

Quel bonheur possible ?

Enfin, avec tout cela, le surdoué peut-il parvenir au bonheur ? Difficile à dire… C’est peut-être une question à laquelle même un autre zèbre  ne peut pas répondre… Trop de facteurs, trop de réponses possibles, trop de questions soulevées par ces possibles réponses…
Peut-être le zèbre  ne doit-il pas avoir une trop grande ambition de bonheur, car celui-ci atteindra rarement la mesure de son infinie soif d’absolu et de réussite. Il est en effet constant que le surdoué porte, sur lui-même, un regard sans concessions et que sa propre réussite lui paraisse ridicule, au regard de ses ambitions. Il est un perpétuel insatisfait, mais c’est à lui qu’il réserve ses critiques les plus vives. Et dans les situations de conflits familiaux, il se remet beaucoup trop facilement en cause, se croyant souvent le principal (voire le seul) responsable du désaccord.
Pour trouver le bonheur, une piste, cependant, doit être privilégiée : Ne pas chercher seul ce bonheur. Prendre la main (enfin… le sabot), d’un autre zèbre  et chercher ensemble. Mais la difficulté, dans nos régions, c’est que les zèbres sont rares… Or, de surcroît – peut-être, par crainte des prédateurs – ils se cachent souvent sous la peau d’un cheval, quand ce n’est pas d’un âne, pour se fondre dans la masse. Résultat : on ne les voit pas.
Le zèbre  devra donc chercher les autres zèbres, à tâtons (à l’odeur, peut-être).

Or, si sa quête de l’autre  est ainsi à la base parsemée d’embûches, pour l’adulte surdoué, sa véritable double peine, c’est que la solitude lui est plus intolérable encore qu’à tout autre. Lui qui, par essence, est tout entier tourné vers l’interaction, il se consume et s’étiole dans sa solitude intellectuelle et/ou affective… Et ce, parfois, même s’il est, en apparence, entouré d’amour, d’amitiés et de bonnes volontés.

Pour finir, cette disposition à un QI élevé, est avant tout génétique et héréditaire. De même que le caractère génétique « yeux bleus », elle peut cependant sauter une génération et/ou ne pas toucher l’ensemble des membres d’une même fratrie ou pas de la même manière. Il n’existe en effet pas qu’un seul archétype du surdoué, et tous les types et tous les degrés peuvent être rencontrés. Les sujets surdoués masculins  et féminins  ne tirent pas, d’ailleurs, le même bénéfice de cet héritage génétique. Ceci introduit encore une plus grande diversité dans la population des surdoués.

Ces quelques lignes ne sauraient dispenser de la lecture de l’ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin : « Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué » (chez Odile Jacob). Ce sera une aide précieuse, pour les parents ou conjoints de surdoués qui aspirent à mieux les comprendre, mieux s’en faire comprendre et les aider. Ce sera aussi une bouffée d’oxygène pour les surdoués eux-mêmes, surtout pour ceux qui s’ignoraient jusque là et vivaient leur étrangeté  et leur exclusion avec un sentiment de culpabilité, de solitude et d’injustice. Ils y trouverons un éclairage inespéré sur leur situation, leur permettant, eux aussi, de se comprendre eux-mêmes, de mieux comprendre les autres, de s’en faire comprendre et reconnaître, et, au final, de retrouver une meilleure estime d’eux-mêmes.

Mais si leur quête, d’en apprendre davantage sur ce sujet sensible qui les touche personnellement ou a travers leurs proches est intacte, ils pourront avec bonheur découvrir également les ouvrages de Monique de Kermadec qui éclaire le sujet d’un autre angle, celui du faux-self par exemple, ou suivre les travaux du Dr. Olivier Revol de l’hôpital neurologique à Lyon, des associations AFEP, Psyrène (qui propose des tests et des accompagnements aux sujets HP et par exemple les subdivise en sous-catégories, comme les HP complexes ou laminaires) ou encore de l’association NoMad (qui propose une pédagogie alternative et un soutien scolaire au sein des établissements scolaires, pour promouvoir la stimulation des talents, plutôt que la sanction des insuffisances ou des échecs et ainsi lutter contre l’exclusion sociale au sein des quartier difficiles).

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Philippe Lamy

Quelques autres articles sur la douance, ses atouts et ses servitudes (voire ses handicaps)


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Thérapie brève (ou cognitivo-comportementale)

L’expression « thérapie brève » est utilisée en opposition à la notion de psychanalyse qui s’inscrit dans une recherche dans l’inconscient du sujet, remontant parfois jusqu’à l’aube de sa vie.

Contrairement, en effet, à la psychanalyse et aux longues années sur le divan du psy qu’elle suppose, la thérapie brève (comportementale et cognitive) correspond à une thérapie pragmatique  et volontaire , généralement menée dans une durée allant de quelques séances seulement à une douzaine de séances, le tout sur moins d’une année.

Là où, en effet, la psychanalyse s’intéresse au « pourquoi ?  » du problème, c’est-à-dire à ses causes profondes qui trouvent racine dans le passé (pourquoi on va mal ), la thérapie brève s’intéresse, quant à elle, à « Comment faire pour aller mieux ?  », à « Comment faire pour apporter des changements ?  » afin d’obtenir rapidement un soulagement.

A qui s’adresse la thérapie brève ?

La thérapie brève s’adresse aux sujets en butte à des difficultés psychologiques (timidité, stress, angoisses, troubles du comportement, de l’humeur), à un manque de confiance en eux-mêmes, à certains blocages invalidants. Cette thérapie s’adresse aussi aux sujets sous l’emprise de personnalités perverses, manipulatrices et/ou dominatrices .

La thérapie brève s’adresse surtout aux sujets qui développent une souffrance et/ou un sentiment d’échec, dans leur interaction avec les autres, que ce soit dans l’environnement familial, social et/ou professionnel. La thérapie brève s’adresse ainsi à toute personne vivant une situation problématique pour laquelle elle ne trouve pas spontanément une solution satisfaisante.

La thérapie brève : une exploration de ses propres ressources

Il ne s’agit pas d’une démarche intellectuelle de réflexion sur soi, mais plutôt d’une exploration concrète et active de ses atouts  et de ses ressources  inexploités, pour permettre à chacun de devenir ce qu’il est, potentiellement, sans le savoir (cf. « Deviens ce que tu es »).

La thérapie proposée, par l’association MédiThérapie , vise à réveiller les ressources personnelles du sujet, afin d’orienter sa vie de manière positive et constructive, à travers une meilleure conscience de ses atouts et de ses points forts (à améliorer) et de ses points faibles (à modifier). Elle vise également à alerter le sujet quant à la probable image, induite par son attitude, qu’il a dans le regard des membres du groupe familial, social et/ou professionnel. La thérapie proposée vise aussi à alerter le sujet quant aux probables attentes de ces personnes à son endroit. Il s’agit donc d’une approche systémique (cf. Réconcilier l’individu et son environnement social).

Une double médiation

Il s’agit ainsi d’une médiation entre le sujet et son environnement, autant que d’une véritable médiation, entre son être social et son être animal (cf. « Que signifie MédiThérapie » ACCUEIL). Le sujet timide, par exemple, est en effet souvent paralysé par son hémisphère cérébral gauche, hyper-développé (siège de la réflexion, de la raison, du langage, de l’éducation, de l’écriture, des règles sociales, de la culture, du calcul, des interdits, des tabous), qui paralyse et vampirise son hémisphère cérébral droit (celui de l’émotion, de l’intuition, de toucher, de la sensualité, de la créativité, de la spontanéité, de l’improvisation, de la prise de risque, du jeu, du culte de l’immédiateté).

Rappel : Notre cerveau est infiniment complexe et toutes ses zones sont interactives. Il existe cependant une représentation (en vogue au cours de la seconde moitié du XXème siècle), certes schématique et symbolique, qui isole deux grandes zones “spécialisées”, aux fonctions différentes et complémentaires / cf. « Que signifie MédiThérapie » ACCUEIL.

L’objectif de la thérapie est notamment de conduire le sujet à identifier les comportements où il se sent insuffisant, inadapté, voire en échec, puis à lui faire découvrir des outils pour combattre ces comportements inadaptés qui le font souffrir, le plus souvent du fait d’une vision de lui-même erronée. Ce qu’il fait  est en effet souvent induit par ce qu’il est  ou croit être . Une personne boulimique me disait récemment : « Pourquoi je  mange trop ? Parce que je  suis une grosse vache, c’est tout. Et parce que, de toute façon, je n’intéresse personne et parce que tout le monde se fout que je sois moche!  » En l’espèce, non seulement le sujet développe un comportement contre-productif, mais se punit de son échec en œuvrant à se rendre encore plus laide (spirale mortifère). Par ailleurs, ce type de sujet programme l’échec , pour ne pas être déçu de son manque de volonté ; ce qui est un réflexe courant pour différents autres troubles du comportement.

Adapter son comportement

La thérapie comportementale (ou médiation) vise à agir directement sur le symptôme de son échec, tel que le sujet le perçoit et le définit. Le sujet doit comprendre que le symptôme traduit un comportement inadapté qu’il faut modifier. Avec l’aide et les outils du praticien, il peut ainsi modifier son comportement en s’attachant à mettre en œuvre de nouvelles stratégies plus satisfaisantes.

Les thérapies brèves visent ainsi à soulager la souffrance psychologique le plus rapidement possible, en amenant le sujet à s’interroger sur les conséquences d’une possible attitude nouvelle face aux situations connues, voire à envisager des expériences nouvelles.

Enrayer la spirale de l’échec

Le sujet en échec social, amoureux et/ou professionnel est, en effet, celui qui – paradoxalement – a le plus tendance à s’enfermer dans la reproduction des comportements, fussent-ils clairement identifiés par lui, comme ceux-là-mêmes qui le maintiennent en situation d’échec. Son manque d’estime de lui-même le tétanise en effet souvent, au point qu’il n’ose sortir des sentiers battus d’un échec annoncé.

Il est ainsi invité à tenter :

  • d’accéder à une image de soi positive : s’accepter tel que l’on est, s’aimer et savoir faire la différence, entre ce que l’on fait  et ce que l’on est  est un préalable nécessaire pour sortir de la spirale de l’échec;
  • d’acquérir des « ressources » qui lui font défaut (assurance, estime de soi, confiance en soi) ;
  • de se libérer des croyances limitantes ; « Je suis incapable, nul(le).. », « Je ne réussirai jamais », « Je ne mérite pas.., etc. » ;
  • d’apprendre à définir des objectifs et à se motiver ;
  • de se libérer de sentiments et d’émotions désagréables : colère, ressentiment, culpabilité ;
  • de se libérer de tendance dépressive : retrouver la joie et l’envie de vivre, voir la bouteille « à moitié pleine » et non « à moitié vide » ;
  • de se libérer d’un passé difficile : traumatismes, abus sexuels, violences physiques ;
  • d’apprendre à pardonner aux autres ou à soi-même ;
  • d’améliorer sa qualité de communication : mieux communiquer avec ses proches (conjoint, enfants…), établir des relations constructives et relativiser les conflits, pour mieux les gérer ;
  • de s’affranchir des dépendances (alcool, tabac, boulimie) ;
  • de gérer un deuil ou une séparation ;
  • d’approfondir sa quête intérieure (voir aussi « Deviens ce que tu es »).

Le praticien spécialisé en thérapie brève doit s’exprimer avec un langage adapté à la circonstance ; il doit être capable d’inspirer, de motiver, d’entretenir ou de raviver la passion du sujet qui, avec lui, ne doit cesser de vouloir s’améliorer.

Le praticien en MédiThérapie  doit créer des indicateurs quantifiables et mesurables, permettant à tout moment de savoir se situer par rapport à l’objectif du sujet.

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Philippe Lamy

 

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