Plaisir féminin, lâcher-prise et pleine conscience

Plaisir féminin, lâcher-prise et pleine conscience

Ce n’est aujourd’hui un mystère pour personne, l’organe du plaisir féminin n’est pas seulement le clitoris, mais également et d’une certaine manière le cerveau.

La stimulation mécanique du clitoris et des zones réputées érogènes est certes nécessaire à la montée du plaisir féminin, mais le cerveau a seul le pouvoir de décider de lui donner sa pleine ampleur ou au contraire de l’inhiber, voire la censurer totalement.

Mille choses positives ou négatives régulent en effet le désir, puis le plaisir, au niveau cérébral.

Les fans d’une star du rock ou du cinéma auront souvent activé au maximum leur désir avant sa rencontre. Et si par miracle elles la croisent un jour et ont un rapport amoureux avec ladite star, elles seront dans une disposition optima au plaisir. On peut également penser qu’une amoureuse qui retrouve la personne aimée après une longue absence sera mentalement réceptive aux caresses et la montée de son plaisir, à la stimulation de ses zones érogènes, sera optimale. De même manière, une vidéo porno, un film érotique (correspondant à la sensibilité et/ou à fantasmagorie du sujet) ou un rêve éveillé ou encore un fantasme, potentialisera l’effet des caresses, facilitant la montée du désir et garantissant une récompense sexuelle de bon niveau.

Pour certains sujets hyperesthésiques (généralement philocognitifs) la perception de messages chimiques (phéromones) émis par de potentiels partenaires placera leur cerveau reptilien en état de grande disposition au désir et au plaisir.

A l’inverse, une stimulation de la zone du clitoris et des zones érogènes – pourtant parfaite au plan technique – restera peu productive de plaisir (pas du tout productive de plaisir, voire insupportable).

  • Si le sujet manque de confiance en son image corporelle et/ou son potentiel érotique, s’il doute des sentiments de son partenaire, s’il a connu un épisode douloureux le privant temporairement ou plus durablement d’une sensibilité émotionnelle favorable ou si un traumatisme passé (deuil, viol, trahison amoureuse), ses valeurs et/ou sa morale personnelles lui interdisent le plaisir sensuel ;
  • Si cette stimulation sensorielle intervient dans des circonstances, un temps ou un lieu jugés inappropriés ou si la morale du sujet ou l’inconscient collectif (le regard des autres) inhibe la libido du sujet (par ex. pendant un repas familial, au travail, pendant la chute d’un avion en flammes, le matin plutôt que le soir…) ou si son cerveau est court-circuité par le stress ou l’injonction de performance (cf. article Histoire et Pleine conscience), voire en burnout ;
  • Et surtout si cette stimulation n’est pas opérée par une personne choisie et/ou agréée (consentement) ou par une personne aimée… mais disqualifiée par une trahison encore cuisante et non pardonnée (liste bien sûr non exhaustive).
    Je ne nomme pas seulement ici la stimulation physique des zones érogènes, mais de simples avances, opérées par des personnes jugées irrecevables(ou inconcevables) par le cerveau (par leur apparence physique, leur hygiène, leur genre, leur âge, leur statut social, leur violence, leur parenté, leur inconduite passée etc.).

Dans de telles conditions, toute stimulation physique, prétendue érotique, pourra même constituer même un véritable trauma et être ressentie comme une agression sexuelle ou un viol.

Le rôle du mental

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que le cerveau humain est d’une grande complexité et qu’il est couramment admis que ces hémisphères gauche et droit ont différentes spécialités. On présente souvent le cerveau gauche comme associé au langage, à la Loi, aux règles, aux mathématiques, à la science, au raisonnement logique et surtout à l’abstraction. C’est ainsi le cerveau gauche qui traite les infirmations passées de manière constructive pour en tirer ce qu’on appelle l’expérience et qui élabore les stratégies et les projets. De manière moins positive, on peut aussi dire que le cerveau gauche ressasse les échecs et s’angoisse de l’avenir et qu’il est en outre la cause de blocages émotionnels et de tabous parfois excessifs. Le cerveau droit, plutôt intuitif et émotionnel, est ce tout entier consacré à l’instant présent, au traitement des informations sensorielles immédiates (chaleur, humidité, douleur… plaisir etc.). Chez les individus dits « équilibrés », les deux hémisphères fonctionnent en harmonie et chez les personnes dites à haut potentiel intellectuel et/ou émotionnel) les échanges de l’un à l’autre sont fulgurants. Pour en revenir au processus de montée du désir (masculin autant que féminin, d’ailleurs), on comprend que la stimulations des zones érogènes qui pourraient n’être traitées que par le cerveau droit et aboutir à un orgasme garanti chez des êtres peu endoctrinés ou primitifs n’est pas si simple chez les sujets modernes, Chez eux, aux conditions particulières évoquées plus haut, s’ajoutent d’autres freins comme : la peur de la contagion, l’injonction de performance, le désir d’inscrire (et de légitimer) un plaisir immédiat en un projet de vie plus large et surtout une difficulté à s’en remettre à son cerveau droit pour s’abandonner au plaisir immédiat dans la pleine conscience de l’instant présent, tant le cerveau gauche s’est surdéveloppé chez certaines personnes, de manière permanente ou conjoncturelle (burnout par ex.).

Le fantasme érotique, pour sa part, qui favorise la montée du désir, est une construction mentale abstraite qui relève à ce titre du cerveau gauche. Il vient souvent au secours d’une montée du désir poussive et reste ainsi souvent nécessaire à l’atteinte du plaisir. Il ne doit toutefois pas capter toute l’attention du sujet qu’il pourrait couper de l’accès aux stimulations reçues par son cerveau droit, celui de l’ici et maintenant. A cet égard une question revient souvent : « Doit-on tenter de réaliser ses fantasmes ? ». Je pense quant à moi, que tout dépend de la complexité de leur mise en œuvre (ou en scène), de leur légalité, voire de leur dangerosité. J’entend s par légalité qu’ils ne doivent impliquer que des adultes dument éclairés et consentants. Mais un fantasme vécu a le mérite de pouvoir être ressenti en pleine conscience et non pas seulement virtuellement conçu, par un cerveau gauche en surchauffe qui aura souvent tendance à empiéter sur la plénitude de l’instant présent que seul autorise le cerveau droit (en de rares moments de grâce, malheureusement). Il n’est bien sûr pas aisé d’exposer ses fantasmes érotiques dans tous les cercles sociaux; ce qui fait que le fantasme reste le plus souvent virtuel, faute d’avoir rencontré les personnes qui aurait pu souhaiter le partager.

Retrouver un équilibre émotionnel et physiologique

Soucieuses de leur équilibre émotionnel et physiologique, et conscientes de leur besoin vital des hormones que procurent le plaisir sensuel (ocytocine, endorphines, sérotonine, dopamine…), certaines femmes victimes de blocages mentaux considèrent que c’est là une double peine qui s’ajoute à leur privation de plaisir sensuel. Et que les nombreux freins à l’accès au plaisir, évoqués ci-dessus, représentent une violence faite aux femmes comparable à une excision virtuelle, d’un caractère insidieux et intolérable.

Leur désir d’en sortir peut ainsi les amener à différentes approches thérapeutiques. La plus classique relèvent de la psychothérapie qui s’attaque à la racine psychanalytique des blocage. Mais il existe aussi des approches plus comportementales pour les femmes décomplexées et libérées. Par exemple, celle du massage de pleine conscience, différentes thérapies psychocorporelles ou même les ateliers de Méditation Orgasmique.

Les différentes approches peuvent d’ailleurs se combiner ou se compléter, mais il convient de commencer par un entretien thérapeutique classique pour tenter d’identifier les blocages. Et c’est, dans ce cadre là – et lorsque le thérapeute jugera la patiente prête – que le thérapeute pourra lui proposer d’autres outils thérapeutiques.

Ainsi, lorsque les circonstances ne sont pas favorables à la rencontre d’un partenaire sexuel idéal ou bien si les patientes sont conscientes des innombrables freins que leur cerveau est capable de mettre entre leur plaisir et elles, le massage érotique de pleine conscience est une voie vers le véritable lâcher-prise, susceptible de favoriser la libération des hormones du plaisir dont tout organisme a besoin (peut-être au même titre que ces vitamines dont elles supplémentent si volontiers leur alimentation).

Le massage de pleine conscience (tout comme la Méditation Orgasmique) s’entend en effet comme une immersion dans la pleine conscience et des sensations primaires objectives de l’instant présent, une immersion tendant à éloigner le parasitage desdites sensations par les innombrables censures du cerveau.

Il convient brièvement ici de préciser que ce cerveau qui bloque l’accès au lâcher-prise, à la montée du désir et enfin au plaisir est le plus souvent le cerveau gauche (ou plutôt l’hémisphère cérébral gauche)… sauf bien sûr si le sujet est confronté à la morsure d’un chien ou autre douleur physique, atteinte ou menace vitale.

Pleine conscience et toucher thérapeutique

Le lâcher prise, l’accès à la pleine conscience de ses sensations physiques (épidermiques ou plus profondes) est souvent impossible aux personnes sous stress, tétanisées et parfois en totale perte de repères.

Nos perceptions subjectives, nos sensations sont en effet éminemment influencées par nos croyances, nos émotions, notre histoire, l’inconscient collectif et les tabous qu’il véhicule… Offrir sa peau sans défense au toucher d’un inconnu est une démarche courageuse et parfois désespérée pour ces personnes sous un tel stress.

C’est pourquoi il est apparu nécessaire au Dr. Psalti, de définir le toucher proposé dans un cadre thérapeutique, comme vous le lirez sous sa plume dans son article sur le massage de pleine conscience.

Ceci dit, force est de reconnaître que la demande de massages de pleine conscience dans le cadre de pathologies légères, voire d’un simple désir hédoniste ou de bien-être reste la plus nombreuse. Mais, il n’y a – dit-on – pas de mal à se faire du bien et une technique qui a reçu une caution scientifique a toute chance a minima de ne pouvoir apporter que de bonnes choses dans un simple objectif hédoniste, si elle est mise en œuvre par des praticiens respectueux, formés et reconnus dans cette matière.

Voir aussi : Le-sexe-un-besoin-physiologique

et Energie vitale, libido… et jeunesse éternelle…

Philippe Lamy

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